Il y a un an presque jour pour jour, Claire Donnet soutenait sa thèse en sociologie des religions, sur les mobilisations autour de la reconnaissance de l’Islam en France. Fin juin, elle faisait partie des lauréates d’un prix de thèse de l’université, preuve de l’importance de son sujet de recherche, souvent sous-jacent à de nombreuses problématiques d’actualité.
Comment la foi peut être le motif et le moteur de l’action ? C’est la question centrale du travail de recherche mené par Claire. Pour la jeune femme, tout est parti du désir de comprendre les sentiments des personnes croyantes. Une série de questionnements plus ou moins naïfs, selon ses propres termes, la taraudait depuis le début de son master. Que ressentent-elles ? Que leur apporte la croyance en Dieu ? « Les individus mus par des sentiments pieux sont capables de réaliser de nombreuses choses en bien comme en mal, constate-t-elle. Ne pouvant pas vivre ce que vit le croyant, j’ai cherché à comprendre comment la foi peut être le moteur et le motif de l’action. »
Un besoin de reconnaissance
La jeune docteure a choisi d’étudier des groupes de personnes très pieuses qui revendiquent leur foi et qui placent cette foi au cœur de leur vie quotidienne. Selon un concept sociologique, on parle alors de personnes intégralistes, « c’est-à-dire des personnes pour qui les normes religieuses font partie intégrante de leur vie quotidienne, au même titre que les normes relatives au cadre national, des normes politiques, de genre ou autre », explique Claire. Son choix s’est également porté sur des personnes musulmanes, l’Islam étant l’une des religions qui posent le plus de questions en France. « La place de l’Islam en France est majoritairement marginalisée et stigmatisée, ce qui pousse les musulmans à protester pour faire évoluer cette place et pour changer le regard que leur porte la société, illustre la chercheuse. Ainsi, leur foi est à la fois l’objet de leurs revendications et le moteur d’une volonté de reconnaissance. »
Concilier normes religieuses, politiques, nationales, etc.
Claire Donnet s’est plus particulièrement intéressée à trois groupes en demande de reconnaissance publique : une association cultuelle militant pour la construction d’une mosquée en quête de visibilité et de dignité, un webzine féminin dont le but est de promouvoir la féminité musulmane et une association revendiquant la construction d’une école privée musulmane maternelle et primaire, dans le but de développer une communauté musulmane autonome et savante. A travers ses recherches, la jeune chercheuse a voulu déjouer les stéréotypes et les idées toutes faites diffusées à foison dans les médias, et à chaque fait d’actualité. « Les gens très pieux ne sont pas des personnes aliénées sans capacités d’action ou de décision. La religion peut être une vraie ressource à l’action qui plus est dans l’espace public. » Ce travail, a également mis en évidence le fait que la socialisation en France oriente la compréhension des normes religieuses. Ainsi, les musulmans enquêtés, nés sur le sol français ou y vivant depuis longtemps, et leurs revendications conjuguent presque toujours les normes religieuses et celles relatives au pays.
Aujourd’hui, la jeune chercheuse associée au laboratoire Dynamiques européennes (UMR 7367) a l’ambition de continuer sa carrière dans la recherche, et pourquoi pas d’ouvrir son questionnement et sa réflexion au protestantisme en Alsace.
Anne-Isabelle Bischoff
Inhiber la prolifération des cellules dans le cancer est un concept majeur de la mise au point des traitements anti-cancéreux.
Jusqu’à présent les cibles de cette inhibition dans le cancer du sein étaient des petits éléments appelés récepteurs aux facteurs de croissance (récepteurs à tyrosine kinase) insérés de part et d’autre au travers de « l’enveloppe » (la membrane) des cellules malades et plus précisément dans les parties du récepteur localisées soit sur la face externe de l’enveloppe de la cellule, soit sur sa face interne. Avec un constat : même si les progrès thérapeutiques sont réels, des résistances dramatiques à ces traitements existent toujours et les rechutes sont importantes.
Aujourd’hui, le groupe de recherche strasbourgeois de Dominique Bagnard (équipe de Gertraud Orend, Unité Inserm 1109, Université de Strasbourg), en collaboration avec Patrice Laquerrière (CNRS UMR 7178, université de Strasbourg), vient d’apporter la preuve que de nouvelles stratégies ciblant le récepteur au niveau de sa zone médiane, dans la couche même – le cœur – de la membrane pouvaient inhiber les récepteurs. En utilisant de petits peptides synthétiques qui interférent avec cette partie transmembranaire du récepteur, les chercheurs ont réussi à réduire massivement la prolifération tumorale et le développement de métastases chez des souris atteintes de cancer du sein génétiquement induits. Ces résultats, pionniers, publiés dans la revue Cell Reports, ouvrent des perspectives considérables pour la conception de nouveaux médicaments anti-cancéreux.
Le contrôle de la hauteur des plantes, un trait agronomique essentiel, fait l’objet de recherches intensives pour augmenter le rendement des cultures.
Parmi toutes les phytohormones, les gibbérellines (GA) jouent un rôle majeur dans la régulation de la croissance des plantes. Elles ont donc été une cible privilégiée de la « révolution verte » des années 1960, au cours de laquelle les performances des plantes cultivées ont été améliorées de manière remarquable par sélection conventionnelle. Les GA contrôlent la stature des plantes en stimulant la dégradation de répresseurs de croissance, les protéines DELLA.
Cependant, le mécanisme moléculaire par lequel ces DELLA restreignent la hauteur des plantes demeurait inconnu. Dans une étude publiée dans Current Biology, Patrick Achard et ses collègues de l’Institut de biologie moléculaire des plantes et de l’Université de Strasbourg font un grand pas vers la solution de cette énigme en démontrant que les DELLA inhibent l’activité d’une petite famille de facteurs de transcription, les TCPs, dont les gènes cibles sont impliqués dans la progression du cycle cellulaire dans une zone méristématique située à l’extrémité de la tige.
Comment la formation des cellules du cerveau est-elle contrôlée ? L’équipe d’Angela Giangrande à l’IGBMC vient de mettre en lumière les mécanismes moléculaires du devenir des cellules souches neurales, à l’origine de toutes les cellules constituant notre cerveau. Ce travail peut aussi nous aider à comprendre les mécanismes physiopathologiques des processus métastatiques. Ces résultats sont publiés dans la revue Nature Communications.
Au cours du développement d’un organisme, des cellules très plastiques, les cellules souches, se différencient en de multiples cellules spécialisées, permettant ainsi la formation harmonieuse, structurée dans le temps et dans l’espace, des différents organes. L’équipe d’Angela Giangrande est spécialisée dans l’étude du cerveau et utilise pour cela la drosophile comme organisme modèle. Outre les cellules nerveuses, le cerveau est en effet constitué de cellules gliales (ou glie) qui en forment l’environnement. Les neurones et la glie proviennent toutes des mêmes cellules souches neurales ou SCN. Le nombre et la proportion de chaque type cellulaire sont parfaitement ajustés et garants du bon fonctionnement du cerveau.
Les chercheurs se sont penchés sur les mécanismes qui permettent aux SCN de se différencier soit en neurones, soit en cellules gliales. Dans cette nouvelle étude, ils ont mis en évidence un système de régulation perfectionné dépendant de trois protéines.
Des physiciens ont réalisé un interrupteur électrique dont le fonctionnement repose sur la formation et la destruction chimique de nanofils de nickel pilotée par un champ magnétique.
Un champ magnétique peut déplacer l’équilibre d’une réaction chimique où interviennent des molécules paramagnétiques. Alors que jusqu’à présent, seule l’intensité de ce champ magnétique était considérée, des physiciens de l’Institut de physique et chimie des matériaux de Strasbourg (IPCMS - CNRS/Université de Strasbourg) viennent de montrer que des variations spatiales intenses du champ magnétique peuvent avoir une influence prépondérante sur un équilibre chimique. La taille nanométrique de leur dispositif expérimental leur a permis d’obtenir un important gradient de champ entre deux électrodes magnétiques distantes de quelques nanomètres. La force exercée par ce gradient sur les ions nickel présents en solution est attractive ou répulsive selon l’orientation du champ magnétique par rapport aux électrodes. La conséquence est radicale : des nanofils de nickel reliant les électrodes se forment ou se détruisent selon le déplacement de l’équilibre chimique vers la forme réduite ou oxydée du nickel initialement présent en solution. Ceci se traduit par une variation d’un facteur supérieur à 1000 de la résistance électrique du dispositif. Ce travail est publié dans les Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS). Cette découverte ouvre de nombreuses possibilités de contrôle d’équilibre chimique, ainsi que d’applications en termes de détections de molécules ou de réalisation d’interrupteurs (électro)chimiques.
La date limite de dépôt des dossiers pour la première session 2015 du conseil de publication est fixée au 29 septembre 2014.
Conformément à ses missions de service public, l'Université de Strasbourg promeut la diffusion de la culture, de l'information scientifique et de la recherche. A cette fin, elle entend faciliter la publication des travaux des équipes de recherche en soutenant les projets d'édition des chercheurs dans l'ensemble des domaines d'enseignement et de recherche de l'université.
Après évaluation des projets, ce soutien se traduit par l'octroi d’une aide financière à publication. Celles-ci sont attribuées par la commission recherche, sur proposition du conseil de publication, que les auteurs s'adressent pour leur projet éditorial à la Fondation Presses universitaires de Strasbourg ou à un autre éditeur.
Pour la première session 2015, la clôture du dépôt des dossiers est fixée au lundi 29 septembre 2014 et les décisions du conseil de publication seront rendues en janvier 2015. Toutes les informations sur la procédure ainsi que les formulaires à télécharger sont disponibles sur le site web de l'université.
Le Cercle Gutenberg attribuera pour la septième fois un prix Guy-Ourisson de 20 000 euros à un chercheur de 40 ans au plus menant en Alsace des recherches particulièrement prometteuses.
Le Cercle Gutenberg lance la septième édition du prix Guy-Ourisson. Celui-ci permet d'attribuer une enveloppe de 20 000 euros à un chercheur de 40 ans au plus menant en Alsace des recherches particulièrement prometteuses. Tous les champs disciplinaires et les deux départements alsaciens sont éligibles.
Cette année, comme les trois années précédentes, la Fondation Université de Strasbourg accordera également un prix Fondation Université de Strasbourg-Cercle Gutenberg de 10 000 euros à l'un des jeunes chercheurs sélectionnés.
Pour postuler il s'agit de faire parvenir un dossier de candidature avant le 1er octobre 2014 comprenant le CV du candidat, un descriptif de ses principales réalisations (3 pages maximum) rédigé de manière à être également compréhensible par les non-spécialistes, la liste de ses publications en indiquant clairement les cinq jugées les plus importantes, la liste des conférences invitées ainsi que le projet de recherche (3 pages maximum) auquel le candidat va se consacrer, en insistant sur l’apport attendu au niveau de la notoriété et du développement de la recherche en Alsace.
Les lauréats seront désignés au cours du mois de novembre et pourront disposer des fonds en janvier 2015.
La sixième édition des Journées internationales d'éthique (JIE), symposium international organisé dans le but de réfléchir de manière interdisciplinaire sur des questions d’éthique posées par nos sociétés, se déroulera dans l'amphithéâtre Jean-Cavaillès de l'Université de Strasbourg du 11 au 14 mars 2015. Un appel à contributions et à posters est lancé.
L’arrivée des technologies de l’information et de la communication (TIC) a profondément modifié nos sociétés du 21e siècle. La prégnance et l’omniprésence de ces technologies déplacent nos représentations de l’humain et des relations à autrui. Tout, y compris la société, acquiert une identité numérique au cœur de réseaux multiples ouvrant la voie à des communications d’un nouveau type, privilégiant le présent, l’immédiat, l’ici et maintenant du village planétaire. La sixième édition des JIE propose alors aux personnes intéressées de travailler sur les enjeux éthiques des techniques de l’information et de la communication.
Dans le cadre des JIE, un événement est réservé aux doctorants : les Doctorales de l’éthique (DoCEth). Il se déroulera en salle Pasteur du Palais universitaire les 10 et 11 mars 2015.
La Région Alsace soutiendra à nouveau à la rentrée 2015-2016 la coopération franco-américaine au travers de l’attribution de bourses permettant à des chercheurs alsaciens de partir entre six et douze mois dans un laboratoire américain.
Depuis 2004, la Région Alsace et la Commission franco-américaine ont conclu un accord instituant la création du programme Alsace/Fulbright qui finance des recherches de haut niveau pour des chercheurs américains désireux de se rendre dans les laboratoires alsaciens et pour des chercheurs alsaciens souhaitant développer des coopérations avec leurs homologues américains.
Toutes les conditions d’accès à ces bourses ainsi que le dossier à compléter se trouvent en ligne sur le site de la Commission franco-américaine.
Les dossiers devront être accompagnés de trois lettres de recommandation et d’une invitation officielle de l’institution américaine d’accueil.
Envoyez votre info à lactu@unistra.fr avant le mardi 23 septembre midi pour une parution le vendredi 26 septembre 2014. Consultez les dates des prochains numéros.